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18/01/2015

"SANS MÉTAPHYSIQUE IL N'Y A PAS DE CIVILISATION"

« La tragédie de la détermination à la matière, qui n’est pas la vocation de l’être qui s’y trouve absorbé, le soumet, de manière irréversible, à la pesanteur, à l’oubli et à la dégradation : Materia signata quantitate. »

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Cet intitulé signale un nouvel extrait de l’entretien consacré au « Règne de la Quantité », insistant sur les attaques subies par la métaphysique, lorsque la matière « devient perméable aux forces de dissolution. »

Ailleurs, ce même entretien souligne ce qui, chez René Guénon, constitue cette condamnation radicale d’un appel à l’humanisme, « négation  même du supra-humain » qui, mettant l’homme au centre de toute chose, et s’écartant de la logique interne de la réalité du Principe, fonde la double thématique du développement matériel et de la subversion du spirituel.

On se reportera avec profit, en ces temps de désorientation généralisée, au chapitre XXXI de l’ouvrage (« Tradition et traditionalisme ») où, parmi les signes distinguant cette « falsification de toutes choses » :

« Les moyens envisagés pour remédier aux maux ainsi dénoncés ont un caractère étrangement disproportionné et insignifiant, enfantin même en quelque sorte : projets "scolaires" ou "académiques", pourrait-on dire, mais rien de plus, et, surtout, rien qui témoigne de la moindre connaissance d’ordre profond. C’est à ce stade que l’effort, si louable et si méritoire qu’il soit, peut facilement se laisser détourner vers des activités qui, à leur façon et en dépit de certaines apparences, ne feront que contribuer finalement à accroître encore le désordre et la confusion de cette "civilisation" dont elles sont censées devoir opérer le redressement[1]. »

 

[1]René Guénon, Le Règne de la Quantité & les Signes des Temps (1945), p.207.

 

 

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