11/06/2014
JULIUS EVOLA (1898-1974) ET LES "ARCHIVES DU XXE SIECLE"
« Rushes inédites de Julius Evola en français, répondant aux questions de Dominique de Roux dans le cadre des enregistrements des "Archives du XXe siècle" [série d’entretiens produits pour l’ORTF entre 1969 et 1974].
Quelque temps avant sa mort, vieilli, paralysé mais toujours alerte, le philosophe italien y évoque entre autres les thèmes de l'essence de ses ouvrages, sa période artistique dadaïste, ses rapports avec René Guénon, ainsi qu'avec les régimes politiques de l'époque, et bien d'autres explorations métaphysiques. »
« Nous sommes presque à la fin d’un processus de dissolution qui a commencé avec la perte progressive de tout sens réel du surnaturel. »
Question : « Au moment où vous affirmez que nous traversons l’âge obscur dont parle la tradition hindoue, quel est à votre avis le remède à cette dissolution de la civilisation actuelle ? »
Julius Evola : « Réponse tout-à-fait négative. Il n’y a rien à faire. Selon cette doctrine des philosophies ou de la métaphysique de l’Histoire, sur une base involutive dont je vous ai parlée, nous sommes presque à la fin d’un processus de dissolution, qui n’a pas commencé hier, qui ne consiste pas dans ses aspects purement indifférents, qui a commencé avec la perte progressive de tout sens réel du surnaturel, avec la coupure de ce qui rattachait l’homme à ce qui est plus qu’humain. Etant donné que ce processus a commencé depuis des siècles, nous sommes arrivés à la phase ultime, et se serait si absurde de chercher à l’arrêter, comme arrêter la neige qui forme une avalanche, presque arrivée à la vallée. Ce qui importe, c’est de se tenir malgré tout « debout » pour continuer, de façon souterraine, et même sans effets immédiats, la tradition. Je rapporte souvent ces beaux mots d’un poète autrichien : Que ceux qui ont veillé durant la longue nuit, se rencontrent avec ceux qui arriveront dans la nouvelle aurore. »
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